I.A.CAB réalisé par Paul Verhoeven. Écrit par Edward Neumeier et Michael Miner. Avec Peter Weller, Nancy Allen, Dan O’Herlihy. Distribué par Splendor Films.
Séance culte présentée par Frédéric Thibaut (La Cinémathèque de Toulouse)
En partenariat avec le Quai des Savoirs (cycle « L’IA fait son cinéma »)
À l’aube de l’an 2000, Détroit est gangrénée par le crime organisé et la corruption. Pour rendre à la ville sa grandeur passée, le conglomérat militaro-industriel OCP ne jure que par la robotisation des forces de l’ordre. La mort de l’agent de police James Murphy, abattu dans l’exercice de ses fonctions, est l’opportunité qu’attendait l’OCP pour lancer son projet RoboCop. La mémoire de Murphy est remplacée par un programme de maintien de l’ordre puis implantée dans un exosquelette en métal. Jeté dans les rues de Détroit, RoboCop n’a qu’une mission : faire respecter la loi.
C’est en 1986 qu’échoue dans les mains de Paul Verhoeven, fraîchement débarqué aux États-Unis, le scénario de ROBOCOP. Le réalisateur néerlandais juge ce script crétin et le retouche avec l’accord du studio Orion Pictures. Son objectif est clair : injecter une bonne rasade d’ironie et de cynisme pour faire du projet une critique acerbe du corporatisme et de l’autoritarisme de l’Amérique reaganienne. Et faire de son héros de chair et de métal la parabole d’une nation à la recherche de sa dernière lueur d’humanité. 37 ans plus tard, ROBOCOP n’a pas perdu de sa force et reste une série B teigneuse et ultra-violente qui s’amuse de l’ambiguïté morale de son scénario.