First wave 2023

La révélation de la programmation du Grindhouse Paradise 2023 c’est dans une semaine à l’American Cosmograph. Et on est turbo pressé·es de vous révéler toutes les pépites qu’on a dégotées pour vous chérir pendant les 4 jours du festival !

Pour vous mettre l’eau aux canines, et calmer les ardeurs des plus impatient·es d’entre vous, on vous révèle aujourd’hui les quatre premiers longs-métrages qui vous seront servis en avril prochain pendant le festival !

Pour le reste, rendez-vous le vendredi 17 mars au Cosmo (ou sur notre site quelques jours après).

SOFT & QUIET
États-Unis, 2022
Violence ordinaire écrite et réalisée par Beth de Araújo

Film d’ouverture, Première française

Emily quitte l’école maternelle où elle travaille, avec une tarte à la cerise faite maison sous le bras. Elle doit rejoindre des copines avec qui elle a créé une association destinée à revaloriser, en toute bienveillance, les citoyennes américaines et leur place dans la société. Mais comme on ne défend pas ses intérêts le ventre vide, Emily propose de déguster sa tarte à la cerise… sur laquelle elle a dessiné une croix gammée. Quelle blagueuse cette Emily ! Qu’est-ce qu’elle ne ferait pas pour faire marrer ses copines de l’association “Les filles de l’unité aryenne”.

Les idées suprémacistes blanches se sont banalisées à une vitesse hallucinante dans les États-Unis du président à la crinière orange. C’est dans ce contexte délétère que Beth de Araújo confectionne SOFT & QUIET… un premier long-métrage à couper le souffle. La réalisatrice s’appuie sur un fait divers de 2020 pour dresser l’effroyable portrait de citoyennes lambda qui carburent à la haine. Avec une mise en scène jouant la carte du réalisme brut et un montage en (quasi) temps réel, SOFT & QUIET se révèle être une expérience immersive particulièrement suffocante dont l’onde de choc n’est pas sans rappeler celle du Funny Games de Michael Haneke. Un coup de boule violent et sans concession au racisme ordinaire pour une séance d’ouverture qui ne laissera personne indemne !

THE ORIGIN
Écosse/Angleterre, 2022
Survival paléolithique réalisé par Andrew Cumming

Première française en présence du réalisateur

Un groupe d’humains primitifs est réuni autour d’un feu de camp. Adem, le patriarche, raconte à Heron, le plus jeune de ses fils, comment leur tribu a débarqué sur ce nouveau territoire avec l’espoir d’y trouver les conditions propices à leur survie. Mais face à l’hostilité de ce nouvel environnement, ils n’ont d’autre choix que de partir à la recherche d’une terre plus hospitalière. Alors que le groupe avance sur un terrain qui leur est inconnu, ils sont pris en chasse par un être mystérieux. Et à la nuit tombée, ils commencent à tomber les uns après les autres…

Un film d’horreur en costumes, shooté dans les Highlands écossais en pleine pandémie, dans une langue primitive fictive, avec un budget serré et un casting de tronches loin d’être bankables… C’est peu dire que le premier long-métrage d’Andrew Cumming était un pari osé. Et le résultat n’en est que plus saisissant ! THE ORIGIN est une expérience sensorielle audacieuse dans sa réalisation, comme en attestent sa mise en scène (les mouvements de caméras, la gestion de la lumière et le sound design sont dingues) et ses décors naturels. Mais ce qui le distingue du simple survival à la Prey, c’est son scénario qui amène à s’interroger sur les racines sociales de la sauvagerie de l’être humain. THE ORIGIN est définitivement un premier long-métrage bluffant de maîtrise !

THE SPINE OF NIGHT
États-Unis, 2021
Dark fantasy écrite et réalisée par Philip Gelatt et Morgan Galen King

Inédit en partenariat avec Shadowz

Après un vaste périple loin des marais dont elle est la Grande Prêtresse, Tzod rencontre enfin Le Gardien, un ancien guerrier déchu qui veille depuis des temps immémoriaux sur le Lotus. Cette fleur bleue luminescente, à qui les légendes séculaires attribuent une origine divine, confère à quiconque la possède de puissants pouvoirs magiques. Sur ce plateau enneigé et rocailleux perdu aux confins du monde, Todz et le Gardien font revivre une dernière fois l’histoire du Lotus et des guerres sanglantes que sa convoitise a entraîné au fil des âges dans le monde d’en bas.

THE SPINE OF NIGHT reprend un flambeau que beaucoup d’amateur·ices de dark fantasy croyaient éteint depuis les années 80. Un flambeau dans lequel s’embrasent de réjouissants gimmicks à base de magie noire, d’affrontements gores et de croyances ésotériques… qui ne manqueront pas de rappeler des classiques de l’animation (Heavy Metal, Tygra, la glace et le feu, Lord of the rings) et du live action (Conan mais surtout Xena la guerrière dont l’héroïne Lucy Lawless figure au casting vocal) avec une judicieuse touche de modernisme. THE SPINE OF NIGHT narre les légendes qui composent son scénario dans une animation par rotoscopie de toute beauté, finissant d’en faire une pierre étincelante dans l’édifice de l’heroic fantasy pour adultes.

LOLA
Irlande/Royaume-Uni, 2022
Science-pop-fiction réalisée par Andrew Legge

Première française

Angleterre, 1941. Thomasina et Martha développent à l’abri des regards indiscrets un appareil capable d’intercepter les fréquences radiophoniques et télévisuelles du futur. Baptisée L.O.L.A, cette incroyable machine réveille avec quelques décennies d’avance les punk en elles. Mais quand les combats de la Seconde Guerre Mondiale redoublent d’intensité, se spoiler le futur ne réjouit plus autant les deux frangines. Elles décident alors de partager L.O.L.A avec l’armée britannique pour contrecarrer les plans du Troisième Reich… au risque de bouleverser à tout jamais le monde tel qu’elles auraient dû le connaitre.

Magnifique mélange de documenteur et de science-fiction, porté par un superbe noir et blanc, LOLA est un long-métrage sophistiqué qui nous plonge dans l’histoire troublée et passionnante du 20ème siècle. Andrew Legge s’appuie sur une prémisse classique de la syfy pour développer un récit sensible sur deux sœurs découvrant la puissance libératrice de la pop culture. Le scénario se fait également déchirant dans son aspect dramatique, notamment lorsqu’il aborde la question du désir de faire le bien et de l’ingérence temporelle. À l’aide d’une étonnante alliance d’images d’archives et de prises de vue fictives, LOLA superpose passé, présent et futur… pour nous rappeler que ce sont finalement les aspérités de notre monde qui en font la beauté.